Intermède cornu, où l'on passe du bouquetin à l'Aigle
Vendredi, Christine et moi sommes allés au Grand Perron des Encombres, en Maurienne. Nous y avons rencontré ces charmantes bêbêtes. En voilà au moins qui prennent la vie du bon côté, et pas trop de soucis à se faire: pas l'ombre d'un prédateur à l'horizon...
A propos de prédateur, il faut que je revienne un peu sur la question du refuge de l'Aigle (un sujet que j'ai passablement négligé depuis quelque temps). On a appris que les guides de La Grave pensaient avoir trouvé une solution capable de satisfaire tout le monde : transporter l'Aigle au col des Ruillans, près de la gare d'arrivée du téléphérique des Vallons de la Meije. Je voudrais simplement poser la question suivante : qu'est-ce qui fait que le refuge de l'Aigle vaut qu'on se mobilise pour sa sauvegarde? Je ne vois qu'une réponse : son appartenance à la Meije, appartenance physique aussi bien qu'historique. Il est lui parce qu'il est là où il est, comme il est, et avec son histoire incrustée dans ses planches. Le déplacer, c'est évidemment supprimer ce lien, et dès lors ce ne serait plus qu'une banale cabane. Et à côté d'un téléphérique! Quelle ironie...! L'Aigle, c'est le symbole du bout du monde, ce lieu qu'on n'atteint qu'au prix de 6 heures de marche, si ce n'est au prix d'une Meije. C'est comme si on mettait le Moulin de Valmy à Disneyland. Autant le détruire tout de suite! Non, vraiment, il y a quelque chose de déconcertant dans cette proposition, qui pose manifestement un problème de longueur d'ondes...